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« Debout l’Europe », débat autour du manifeste de Guy Verhoofstad et Daniel Cohn-Bendit

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Une rencontre improbable entre deux hommes pro-européens de pensées politiques presque totalement opposées mais qui sont d’accord sur une chose : si nous voulons surmonter la crise actuelle, il faut absolument que les pays européens dépassent leurs petits intérêts pour répondre en front commun aux attaques des marchés financiers et aux problèmes de pertes d’emplois et autres qui secouent l’Europe depuis 3 ans bientôt. Selon si l’Europe était plus forte, elle pourrait avoir plus de force pour parler avec les autres grandes nations comme les USA, l’Inde ou la Chine. 

J’ai appris que le choix de l’Euro comme monnaie unique a été fait en compensation de la réunification des deux Allemagnes car les autres états avaient peur de l’hégémonie du Deutschmark sur le reste de l’Europe. Le problème c’est que derrière cette monnaie unique il n’y a rien, que l’Allemagne impose quand même sa vision des choses et que face aux marchés et malgré cette monnaie, personne ne prend de décisions. Chaque pays ne voit que son intérêt alors qu’il faudrait une réponse forte. Ils ont pris l’exemple du secteur automobile en pleine crise; chaque état promet à ses concitoyens qu’il va faire quelque chose mais c’est impossible, il faudrait une réponse commune et tant pis pour l’unanimité.

Pour eux il faudrait plus d’Europe et pour les prochaines élections ils proposent que chaque pays organise des listes locales mais qu’il y ait aussi l’élection d’un président qui seraient élus parmis des candidats originaires des différents pays européens. Celui qui serait élu serait celui qui aurait un projet d’avenir pour l’Europe et qui arriverait à convaincre les électeurs européens.

J’ai eu l’occasion d’assister au débat organisé par Le Soir et De Morgen au Bozar à Bruxelles ce mardi 4 décembre. C’était très intéressant d’écouter ce que ces personnes avaient à dire. C’est évidemment exaltant mais en même temps, le projet Europe s’est tellement enlisé qu’aujourd’hui peu de gens se sentent encore concernés par ce mastodonte. Le quotidien des « petites gens » est fait de problèmes tellement terre à terre qu’ils n’ont plus le temps ou l’envie de réfléchir à cet avenir-là.

L’Europe était une belle utopie, qu’est-ce que tous ces politiciens en ont fait?

Le livre est publié simultanément en France, en Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie, en Grande-Bretagne et en Espagne dans le but de toucher le plus de concitoyens avant l’échéance des élections de 2014.

« Debout l’Europe », Actes Sud et André Versaille, 157 pages, 11,90 €

Suivi d’un entretien avec Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles pour le journal Libération, qui tient aussi un blog intitulé : « Les coulisses de Bruxelles »