Cactus Inébranlable Editions, littérature française, Romans

Watergang, Mario Alonso, Le Tripode

Middelbourg ne convenait plus à mon père. Moi, en revanche, je ne fais qu’un avec ce lieu. Et ce pays de marais me le rend bien. Il m’offre l’espace dont j’ai besoin pour m’échapper dans la nature. Ce paysage et moi, nous nous ressemblons. Calme, infini, gagné sur la mer et en sursis.

Paul a douze ans. Il vit avec sa mère et sa grande sœur à Middelbourg. Sa mère est divorcée – le père s’est expatrié en Angleterre avec sa nouvelle compagne – et sa sœur, encore adolescente, est enceinte. Paul est un jeune garçon particulier ; il mène une existence plutôt solitaire, mais peuplée de personnages imaginaires, ceux qui animent ses histoires et seront la matière des futurs romans qu’il projette d’écrire. En effet, Paul rêve de devenir écrivain. En attendant, il noircit de notes des cahiers, qu’il achète par paquets sous blister.

C’est à travers Paul que nous découvrons cette histoire, mais aussi d’autres voix étonnantes qui font l’originalité de ce récit. Il n’est pas question de roman d’action, mais d’une atmosphère, celle des polders. C’est le roman d’un paysage, le roman de Middelbourg, de Paul et de ceux qui l’entourent. C’est un premier roman doux, étrange, dans lequel il faut accepter de plonger et de se laisser surprendre par la poésie de Mario Alonso. Un premier roman singulier.

Nadège

*A noter : Mario Alonso est également l’auteur d’un recueil d’aphorismes, paru aux éditions du Cactus Inébranlable, intitulé « Lignes de flottaison ».

Cactus Inébranlable Editions

Nuit. Bruit. Fruit., Timotéo Sergoï, Cactus Inébranlable Éditions

Depuis quelques semaines, je me suis prise de passion pour les recueils d’aphorismes du Cactus Inébranlable. Des p’tits cactus qui aiguillonnent la pensée : s’y piquer, c’est les adopter !

Et quelle joie de voir un dernier-né signé Timotéo Sergoï et intitulé Nuit. Bruit. Fruit.

Ça secoue, ça dégoupille, ça poétise, ça amuse, ça bouscule !

J’ai rencontré l’univers de Timotéo Sergoï durant le premier confinement en lisant Traverser le monde avec un sac de plumes aux belles éditions Murmure des Soirs, un carnet de courts textes, instants de voyage, réflexions sur la vie et la mission d’artiste, rencontres autour du monde. Je suis tombée amoureuse de ses mots, de sa poésie, de son engagement.

J’ai poursuivi avec Apocapitalypse (Territoires de la mémoire), que je vous conseille tout autant.

J’ai cherché ses mots semés en ville à Neufchâteau et à Eghezée. Et c’est avec avidité que je me suis plongée dans ce nouvel opuscule Nuit. Bruit. Fruit. J’y ai retrouvé avec plaisir la verve de l’auteur, son « pessimisme heureux », sa tendresse, son humour et sa poésie, toujours. Qu’il est bon d’être tour à tour surprise, émue, révoltée, enthousiasmée, bousculée.

Bref, lisez Timotéo Sergoï… et frottez-vous aux incontournables éditions du Cactus Inébranlable.

Petit florilège pour vous donner l’eau à la bouche :

  1. Curieux : les grandes nations se font la guerre pour des sources de sachets plastiques.

2. IL vaut mieux, IL fait beau, IL neige. IL va de soi. IL faut. IL pleut. Que fait ce type dans ton jardin ?

3. Artiste, c’est le travail d’une fourmi parmi 7 milliards. A la fois minuscule et essentiel.

4. Ce qu’il y a dans les feuilles de vignes farcies ? C’est Adam qui pourrait nous en parler…

5 La poésie est sans doute une couleur. A première vue, on ne la remarque pas. Mais son absence touche immédiatement. « Il doit y à voir des daltoniens du verbe » se dit-on alors.

A découvrir aussi : un recueil de poésie joliment intitulé Mieux vaut en pleurire qui vient de paraître également, aux éditions Bleu d’encre.

Nadège