Belfond, Club de lecture

Rentrée littéraire – Club de lecture – Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes – Lionel Shriver – Belfond

Serenata et Remington forment un couple plutôt uni, à la soixantaine, par une belle
complicité. Les enfants ont quitté le nid ; la fille s’est mariée à un ultra-religieux
catholique et enchaîne les grossesses et les prières. Quant au fils, il vit d’expédients
et rentre de temps en temps chez papa-maman quand il manque d’argent. Un jour,
Remington, qui s’est fait virer de son travail, annonce à Serenata qu’il envisage de
courir un marathon.


Ce roman se lit de manière agréable, même si on ne comprend pas au premier abord
ce qui met Serenata, la protagoniste principale, aussi en colère dans le fait que son
mari se décide, à plus de 60 ans, à courir son premier marathon. Elle ne l’encourage
en aucune manière, considérant qu’il ne fait que répondre à une mode horripilante.
Dans leur couple, c’est elle la sportive, depuis toujours, mais sans compétition ni
publicité. Par contre, des problèmes de genou l’obligent à limiter sa pratique
journalière, ce qui l’irrite au plus haut point. Elle doit se faire opérer, mais retarde
l’échéance, par peur. Elle a aussi des problèmes de boulot, car elle est voix pour des
livres audio, et on lui reproche aujourd’hui ce qu’on appréciait chez elle hier, à savoir
de bien imiter les accents.


Premier livre de Lionel Shriver pour moi, donc pas de comparaison possible avec
des ouvrages antérieurs. Problème pour moi, la traduction du titre. En anglais, The
motion of the body through space
, soit Le déplacement du corps dans l’espace, une
expression qui revient à plusieurs reprises dans le roman, alors que je n’ai même pas
vu passer le temps (qui n’est pas celui de Rem lors de son marathon) qui sert de titre
en français.


Le vrai thème du livre, c’est le vieillissement et la difficulté à accepter la réduction
des capacités physiques qui y est liée. D’autres thèmes s’y greffent, comme la mode
des défis en sport et le business que c’est devenu (après le marathon, le triathlon avec
une vraie critique du toujours plus qu’on observe dans ce genre de milieu), l’adhésion
à une religion et la perte de libre arbitre que l’on retrouve chez les adeptes (et le
parallèle entre sport et religion est parfois parlant), le délabrement des services
publics, les listes des choses à faire avant de mourir et aussi le politiquement correct
(#metoo et black lives matter sont passés par là).


Au niveau du style, il y a beaucoup de dialogues (plus que dans ce que je lis
d’habitude) et de monologues intérieurs. Les dialogues sont souvent très réussis,
surtout entre époux, mais le procédé est parfois lourd. Le ton est sarcastique, mais
parfois dépasse les limites de la méchanceté. Ce n’est pas si drôle que ça se voudrait,
même si ce n’est jamais dénué de pertinence. On peut également reprocher quelques
longueurs et répétitions. Toutefois, je ne me suis pas ennuyée.

Un avis de Laurence Jaspard

Belfond, Cherche midi, Grasset, Presses de la cité, Stock

En panne d’idées? En voici les coups de coeur de Nadège

Les coups de coeur de Nadège :

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Paolo Cognetti a reçu le prix Médicis étranger et le Prix Strega (équivalent italien du Prix Goncourt) pour cette belle histoire d’amitié masculine, un thème rarement traité en littérature, qui plus est par un homme. 

Bruno et Pietro ont une douzaine d’années lorsqu’ils se rencontrent. Le premier est un pur montagnard ; le second vient chaque été en vacances dans son village. Si Bruno ne quittera jamais les paysages qui l’ont vu naître et si Pietro continuera ses allées et venues sans jamais se poser, l’amitié nouée dans l’enfance résistera aux temps et à l’absence.

 

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Les début de l’électricité et le combat acharné auquel se livrèrent Georges Westinghouse et Thomas Edison pour en contrôler la distribution vus par Graham Moore (scénariste ayant reçu l’Oscar du meilleur scénario pour The imitation Game). Un roman passionnant qu’on ne peut lâcher une fois commencé !

 

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Trois époques :

1852. Un savant anglais déprimé retrouve enthousiasme et goût à la vie en se passionnant pour les abeilles et la conception d’un nouveau type de ruches.

2007. Un apiculteur américain est confronté au désintérêt de son fils qui n’a aucune envie de reprendre l’exploitation familiale déjà menacée par la disparition progressive – et parfois très soudaine – des abeilles.

2098. Les abeilles ayant disparu, ce sont des ouvriers qui sont chargés de polliniser les fleurs à la main. Quand le fils d’une ouvrière tombe mystérieusement dans le coma après une escapade en forêt, sa mère, Tao, se retrouve au cœur d’une histoire qu’elle ne soupçonnait pas.

 

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« Si un jour tes parents te proposent d’aller au restaurant, surtout ne choisis pas une pizzeria », c’est ce qu’un ami de Max lui a conseillé. En effet, qui dit choix du resto, dit mauvaise nouvelle en perspective. Alors, quand ses parents lui demande ce qu’il aimerait manger, Max répond « des sushis ». Se priver de poisson cru toute sa vie ne lui paraissant pas un grand sacrifice.

En revanche, vivre sans ses deux parents, Max a beaucoup de mal à l’envisager. Alors quand un disque du grand magicien Mosche Goldenhirsch glisse d’un carton de son père, Max pense avoir trouver la solution : le sortilège d’amour éternel, voilà ce qu’il lui faut ! Malheureusement, le disque est rayé juste au mauvais endroit. Max décide alors de retrouve le vieux magicien.

Dans l’esprit du film La vie est belle de Roberto Begnini, Max et la grande illusion est un premier roman touchant et empli de tendresse.

 

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Le frère de Michel, le narrateur, est mort dans un accident de la mine. Un peu plus tard, le père de Michel lui laisse un mot avant de partir : « Venge-nous de la mine ». Cette vengeance, Michel l’a nourrie durant des décennies. Au décès de sa femme, sans héritier, seul survivant d’une famille meurtrie, Michel décide de revenir dans le Nord pour passer à l’acte. Ce qu’il veut ? (R)ouvrir enfin le procès de la mine.

 

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Dans la veine du réalisme magique hispano-américain, Miguel Bonnefoy nous entraîne dans une histoire de légendes, de cannes à sucre, de trésor de pirates et de chercheurs d’or. Un roman très réussi et un jeune auteur à suivre !

Belfond

Barbara Abel, L’innocence des bourreaux, éd. Belfond

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Barbara Abel n’est plus une inconnue pour les lecteurs de polars car elle a quelques livres a son actif dont « Instinct maternel » qui lui a valu le Prix Cognac en 2002 qui m’a beaucoup marqué. Elle a sorti récemment une série de deux romans, « Derrière la haine » prix des lycéens en 2014 et « Après la fin », tous deux publiés en pocket.

Son nouveau roman est un thriller très bien ficelé, je ne vous en parle que maintenant alors qu’il est sorti avant les vacances. Les lecteurs assidus de la librairie en ont certainement entendu parler!

L’histoire se passe dans une supérette de quartier où quelques clients, que l’auteure ne manquent pas de nous présenter chacun à leur tour, font leurs courses. Nous avons la vieille femme acariâtre et impotente accompagnée de son aide ménagère, la  jeune mère qui a quitté son domicile quelques minutes en laissant son enfant seul devant la télévision, le couple adultère, la mère d’un adolescent qui ne sait plus par quel bout le prendre et puis le jeune caissier qui remplace sa collègue au pied levé.

Tout ce petit monde se retrouve soudain coincé car un forcené, junky en manque, les prend en otage pour les dévaliser. Mais rien ne se passe comme prévu et son mauvais coup va tourner en drame quand une des otages fait un malaise cardiaque. Que faire, quelle décision prendre? Un peu perturbé, le voilà pris dans un engrenage qu’il n’avait pas soupçonné.

Et puis quand on pense que l’histoire est finie (ce qui serait étonnant vu le nombre de pages restant) la voilà qui reprend de plus belle et certaines victimes montrent leur vrai visage.

Un thriller efficace qui peut paraître simple de prime abord mais qui est très bien construit et tient en haleine jusqu’au bout.

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Actualité et animations, Belfond, Nadine Monfils, Romans

Maboul Kitchen, Nadine Monfils, éd. Belfond

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Le dernier opus de Nadine Monfils met en scène notre inénarrable Mémé Cornemuse que nous avions laissée dans un home de petits vieux. Mais bien décidée à ne pas se laisser ranger au placard, Mémé Cornemuse prend la poudre d’escampette avec un jeune homme de 90 ans plein aux as et qui va disparaître dans d’étranges circonstances, après avoir, évidemment, passé la bague au doigt à sa « douce » mémé.

S’en suivent de rocambolesques aventures dans un petit village perdu en pleine campagne française, Saint-Amand sur Fion (mais si ça existe!), où la « belle » espère faire fortune grâce au château de son défunt mari transformé en hôtel pas très catholique et avec l’aide de ses anciens camarades de home.

Langage tout en verdeur, situations loufoques, tout y est pour passer un moment en-dehors de notre époque bien pensante! Esprit chagrin s’abstenir !

Et pour aller plus loin, voici l’interviewe de Nadine Monfils à la librairie !

http://www.canalzoom.com/maboul-kitchen-le-dernier-roman-de-nadine-monfils/

Notez déjà la soirée festive autour de l’auteure le 29 mai à la Crêperie Breizhe.

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