Littérature étrangère, Romans, Seuil

Cinq petits indiens, Michelle Good, Seuil, coll. Voix autochtones

Cinq petits indiens de Michelle Good vient de paraître dans une nouvelle collection aux éditions du Seuil : Voix autochtones. L’éditeur la présente ainsi :

La collection « Voix autochtones » donne la parole à tous les Peuples Premiers qui en ont été privés pendant si longtemps. Ces romans, si singuliers et pourtant si universels, nous font vibrer, nous émeuvent, nous entraînent sur des chemins que nous avons trop peu parcourus ensemble. De grandes voix littéraires sont nées et elles ont beaucoup à nous dire.

On ne peut qu’approuver à la lecture de ce premier roman qui donne corps et voix aux enfants des populations autochtones du Canada, enlevés à leurs familles pour intégrer des pensionnats en vue de les « civiliser » et de « tuer l’Indien en eux ». Etablissements dans lesquels ces enfants ont été maltraités, abusés, humiliés. On suit ici des survivants de ces pensionnats après leur sortie. Ce récit âpre et bouleversant permet de découvrir un pan d’histoire méconnu en Europe. Et pas si éloigné puisque ces pensionnats créés à la fin du XIXe siècle n’ont fermé définitivement qu’en 1996 ! 

Michelle Good, elle-même issue d’un peuple des Premières Nations, a travaillé pendant 20 ans dans l’accompagnement de ces survivants en tant qu’avocate. Cinq petits indiens est sans doute l’un des romans les plus émouvants et les plus intenses de ce début d’année.

Littérature étrangère, Romans, Seuil

Au large, Benjamin Myers, Seuil

Le sentimental, vois-tu, ne se résume pas à deux cœurs qui saignent et à des roses rouges. Le sentimental, c’est l’émotion, la liberté. C’est l’aventure, la nature et l’appel de l’ailleurs. Le fracas de la mer et de la pluie sur la toile de ta tente et une buse qui plane sur la prairie, se réveiller le matin en se demandant ce que te réserve la journée et partir le découvrir. C’est ça, le sentimental.

Suivant cette définition, « Au large » est un vrai roman sentimental. Le roman d’une amitié improbable entre Robert – un jeune garçon quittant sa campagne natale pour échapper à la mine, avec un but : voir la mer – et Dulcie, une quinquagénaire solitaire, cultivée et anticonformiste, vivant dans un cottage perdu au milieu de la nature, en compagnie de son Majordome canin.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les privations touchent durement toute la population. Pourtant – et malgré son isolement –, Dulcie possède des réserves étonnantes (une cave bien remplie, des fraises surgelées, du homard et du poisson fraîchement pêchés) et des livres à foison. Autant de victuailles dont elle fera profiter Robert, lui ouvrant les papilles et l’esprit en l’initiant à des mets raffinés et à la poésie. Celui-ci la paye en retour en effectuant quelques travaux physiques d’entretien : débroussaillage du terrain et remise en étant d’un vieil atelier. C’est en triant le bric-à-brac remplissant cette cabane que Robert met la main sur des traces du passé de Dulcie. Cette découverte tissera entre eux un nouveau lien indéfectible.

Nadège

Albin Michel, Castor astral, Seuil

En panne d’idées? Voici quelques lectures de Laurence

 

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Un roman troublant où le personnage principal, ramené de force en Europe pose un regard très critique sur notre société occidentale très égoïste. L’auteur nous laissera-t-il une lueur d’espoir? On retrouve toute la verve de Thomas Gunzig dans ce roman sorti en août.

aux éditions Le diable Vauvert

 

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Un jeune futur ingénieur doit nettoyer un local rempli de livres pour en faire un snack, or, on est à Alger, et  cet endroit n’est autre que l’ancienne librairie du premier éditeur d’Albert Camus. Un très beau roman qui réfléchit sur la place de la littérature à une époque où le profit l’emporte bien trop souvent dans notre société.

Prix Renaudot des lycéens 2017

aux éditions du Seuil

 

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Un roman historique sur une Sainte pas comme les autres. Bakhita raconte l’histoire de cette religieuse, enlevée au Soudan au 19me siècle pour être vendue comme esclave. Véronique Olmi nous offre un histoire romanesque enlevée et très prenante.

Aux éditions Albin Michel

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Le duo d’auteurs Véronique Biefnot et Francis Dannemark nous offrent en un seul volume deux romans inclassables mais addictifs.

Dans le premier intitulé Place des ombres, Véronique Biefnot nous conte les aventures d’une jeune étudiante attirée malgré elle dans une maison qui semble hantée. Daphné Du Maurié ne renierait pas cette filiation! 

Avec la suite intitulée, Après la Brume, Francis Dannemark nous plonge à nouveau dans un atmosphère  surnaturelle en reprenant certains personnages du premier roman à qui ils fait vivre des aventures qui nous tiennent en haleine jusqu’au bout.

Aux éditions Kyrielle

 

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Restons dans le surnaturel avec ce roman surprenant d’une auteure française très prometteuse. L’héroïne de ce roman est baignée depuis l’enfance des légendes familiales racontant comment depuis la nuit des temps les femmes aînées de la famille sont touchées de maladie mystérieuse, jamais la même d’une femme à l’autre. Cette jeune femme sait donc qu’un jour elle sera elle-même touchée par une maladie, comme sa mère ou sa grand-mère avant elle sans savoir quand exactement. Le jour où cette maladie se déclare, c’est la recherche  d’un soin approprié ou des raisons de cette maladie qui va donner une raison de vivre à la jeune femme jusqu’à l’acceptation de sa différence.  Un roman original et très bien écrit.

 aux éditions Seuil

 

 

 

Actualité et animations, Seuil

La transition à Gembloux, le mardi 28 février dès 19h30 à l’Espace Senghor

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A l’occasion de la soirée, les trois livres sont proposés à prix préférentiel :

« Comment tout peut s’effondre » de Pablo Servigne et Raphaël Stevens à 18€

« L’âge des low-tech – vers une civilisation techniquement soutenable » de Philippe Bihouix à 17€

« Ils changent le monde! » de Rob Hopkins à 13€

 

 

Gallimard, Livre de poche, poche, Policier - thriller, Romans, Seuil

Voyages en Laponie

Au mois de décembre, j’avais envie de neige mais nous n’en avions pas encore.

Pour la faire venir, j’ai lu trois livres se passant en Laponie et aujourd’hui voilà la neige ! Chouette !

Vous me suivez dans les régions polaires?

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Première lecture, Le lièvre de Vatanen » de Arto Paasilinna. Je devrais dire re-lecture car j’en avais déjà lu quelques passages il y a quelques années sur les conseils de Jacques, l’ancien libraire d’Antigone.

Quel plaisir de retrouver les péripéties de ce Vatanen. Cet homme complètement effacé dans sa vie quotidienne prend la poudre d’escampette sur une route près d’Helsinki suite à un accrochage avec un lièvre. Vatanen s’enfonce dans les fourrés pour secourir ce lapin et au lieu de revenir ensuite à sa voiture, l’homme continue à marcher au milieu de nulle part. Ses retours à la « civilisation » vont se faire de plus en plus rares, préférant vivre avec son animal fétiche plutôt qu’aux milieux des hommes qu’il considère de plus en plus fous.

Bourré d’humour, ce roman est aussi une ode à la nature à lire absolument !

Disponible en folio comme la plupart des romans de l’auteur.

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Deuxième lecture, Le détroit du Loup » de Olivier Truc chez Seuil policier

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Dans le Grand Nord, vivent les Lapons, éleveurs de rennes, et au printemps ces éleveurs doivent suivre la transhumance de leurs bêtes qui recherchent des pâturages plus fournis après un hiver de disette.

C’est sans compter les sociétés pétrolières qui font peu à peu main basse sur les terres ancestrales en vue de développer leur production. Beaucoup de mondes participent à ce développement, les industriels, les politiciens, les agents immobiliers qui spéculent sur la valeur des terrains, les plongeurs qui mettent leur vie en danger pour mettre en route des forages au fond de la mer de Barents.

Tout ce petit monde constitue un microcosme très bien mis en scène par Olivier Truc, correspondant pour le journal Le Monde, qui a créé deux policiers très attachants, Klemet et Nina, de la police des rennes. C’est leur deuxième enquête, la première étant intitulée « Le dernier Lapon » et qui a reçu quelques prix.

Un roman policier et un plaidoyer écologique.

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Ma troisième lecture tournant autour de ces régions froides, c’est le livre « Le merveilleux voyage de Nils Holgersson de Selma Lagerlöf, auteure suédoise mythique. La version intégrale éditée chez Actes Sud fait 635 pages. Le but de l’auteure était de reprendre tous les contes qui existaient en Suède mais qui n’avait jamais été collectés. Cette oeuvre majeure a été publiée en 1906.

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Je le lis en compagnie de mon petit garçon de 8 ans tous les soirs avant de le coucher c’est pourquoi j’ai choisi la version abrégée du livre de poche.

Nous sommes transportés par cette histoire d’un petit garçon qui suite à ses mauvais comportements envers les animaux se retrouve réduit à la taille d’un lilliputien et voyage sur le dos d’un jar blanc domestiqué en compagnie d’oies sauvages qui retournent en Laponie pour le printemps.

Bien sûr dans la version abrégée, l’histoire est un peu moins touffue mais c’est un plaisir de partager cette lecture avec mon fils et d’imaginer les paysages de Suède.

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