Nous sommes en 1919 à Paris. La France est exsangue, tous les prisonniers ne sont pas encore revenus d’Allemagne, les épouses des disparus et les « poilus » doivent se débrouiller comme ils peuvent pour récupérer une pension, la société doit panser ses plaies afin de se reconstruire.
C’est dans cette ambiance que François-Claudius Simon effectue ses débuts à la Brigade Criminelle. Blessé, il a été écarté du front et a entamé son instruction afin d’entrer dans la police. La Grande Guerre n’est pourtant pas derrière lui puisque sa première enquête concerne justement des victimes aux « gueules cassées ». Est-ce l’oeuvre d’un ancien soldat qui souhaite se venger de ce que la guerre lui a infligé? Est-ce un maquillage sordide pour couvrir un vol de bijoux? Menant sa propre enquête, François-Claudius comprend que la vérité est bien plus pitoyable que ce qu’il aurait pu s’imaginer.
Nous tenons là un bon roman policier, assez sympathique et pas trop sanguinolent. Si on y découvre les prémisses de la police scientifique, l’enquête est réalisée grâce au seul flair des policiers et ça nous change! L’histoire est bien construite et le personnage de François attachant. Le seul bémol, et en cherchant bien, peut-être considéré dans le fait que l’auteur place un peu trop facilement, et inutilement, les grandes affaires de l’époque: la bande à Bonnot, Landru, le meurtre de Zola. A conseiller donc!
La Valse des gueules cassées, Guillaume Prévost, éd. Nil, 2010