Rose est une dame d’une soixantaine d’années qui, pendant que les travaux d’embellissement d’Haussman menacent son quartier, nous raconte par des lettres adressées à son mari décédé quelle fût sa vie. Faisant cela, elle remonte le temps et met au jour à la fois le Paris de son enfance et ses vieux métiers oublliés en même temps que sa vie de femme, entre enfance malheureuse, mariage heureux et quotidien serein de petite bourgeoise. Ce sont des histoires d’amour qu’elle nous livre: celui qu’elle éprouvait pour son mari, celui de cette maison dans laquelle il avait toujours vécu qu’il lui a fait promettre de ne jamais quitter…quelles que soient les circonstances. C’est alors le visage d’une dame déterminée qui apparaît alors au lecteur. Qui sera plutôt une lectrice.
En effet, ce roman ma foi bien écrit est plutôt réservé à un public féminin puisqu’il traite à la fois de moments-clé de la vie féminine (accouchements,…) ainsi que d’intérêts plus légers tels que toilettes, organisation d’un ménage, fleurs et parfums. Son intérêt réside selon moi dans la description d’un Paris-village oublié et d’une époque particulière, celle des grands bouleversements qu’a connu le Second Empire. Par ailleurs, on y retrouve la « patte » de Tatiana de Rosnay, celle que l’on rerouve dans d’autres de ses romans, notamment dans « Elle s’appelait Sarah », à savoir que l’auteur aime construire son récit à partir d’un lieu de vie précis, généralement un appartement, qui peut être considéré comme un pesonnage à part entière.
Cynthia
Tatiana de Rosnay, Rose, éd. Héloise d’Ormesson, 21,70 euros