« Comment peut-on être belge? » Voilà le titre du livre de Charles Bricman édité dans la collection Café Voltaire chez Flammarion.
D’emblée nous lui avons demandé comment ce livre lui était venu et la réponse était simple : c’est une commande de l’éditeur Flammarion. En France les gens ne comprennent pas ce qui se passe dans ce petit pays voisin du leur, il s’est donc simplement inséré dans la collection Café Voltaire parce que le but des ouvrages de cette collection est de réunir les gens autour d’un thème et de donner des clefs de compréhension sur un sujet donné.
L’auteur, qui fut journaliste au journal « Le Soir », directeur d’un département de recherche en techno-biologie, est maintenant chroniqueur indépendant sur son propre blog « on a des choses à se dire » http://blog.pickme.be/. Il était donc particulièrement bien désigné puisqu’il essaie de prendre de la hauteur par rapport à l’actualité.
Selon Charles Bricman, il est important de connaître l’histoire de la Belgique depuis sa création pour comprendre ce qui se passe actuellement or nous manquons de repères historiques. En effet, en Wallonie peu de cours existent sur l’histoire contemporaine de la Belgique et en Flandre, les cours d’histoire parlent principalement de la Flandre.
Son livre débute sur un événement majeur pour l’histoire actuelle de notre pays : la déclaration de Gaston Eyskens du 18 février 1970 qui entama la réforme de l’état en modifiant la Constitution Belge. Pour l’auteur on a ouvert la boîte de Pandore sans avoir réfléchit réellement aux décisions à prendre or, selon lui, trois clivages existent en Belgique :
Catholiques /libres penseurs
Flamands / francophones
droite/ gauche
et Bruxelles est au milieu ne sachant sur quel pied danser.
Il est flagrant que nous ne nous connaissons plus. Ces clivages sont très importants et très marqués et nous ne faisons pas d’effort pour comprendre les citoyens de l’autre côté de la frontière linguistique. Nous manquons d’empathie envers l’autre communauté. Selon Charles Bricman, il est aussi très surprenant de constater qu’en général les politiques socio-économiques sont principalement de gauche alors que le pays est majoritairement de droite du point de vue des votes. Donc comment aboutir à une réforme quand les protagoniste sont si différents.
Mais à l’heure actuelle le vrai problème c’est, d’une part, le désintérêt total de la population pour la politique. La Belgique en tant qu’état n’intéresse plus personne, les hommes politiques n’ont plus de programme global puisqu’ils n’ont rien à défendre de l’autre côté de la frontière linguistique et les Belges ne considèrent pas que l’Etat c’est eux. Il n’y a donc aucune revendication de la part du peuple. Il a pris l’exemple de la France qui a fait sauté les paras sur Paris en 1959 parce que plus rien de marchait. Ici cela fait bientôt 4 ans que tout est bloqué mais rien ne se passe.
Ici ce n’est pas le cas puisque les Régions gèrent déjà beaucoup de choses et que l’Etat a l’air de tourner.
Malheureusement il y a de très graves décisions à prendre pour les pensions, les impôts, pour la justice, etc et rien ne se décide à cause de cette crise. Selon Charles Bricman, le prochain gouvernement va devoir prendre des décisions très impopulaires et qui vont être très dures à cause du retard pris.
Et en ce qui concerne la réforme de l’Etat, selon l’auteur, pour arriver à un vrai Fédéralisme comme en Suisse ou en Allemagne, il faudrait plutôt réfléchir à ce que l’on veut encore faire ensemble plutôt que de tout détricoter comme on le fait actuellement.
Comme vous le voyez c’était un vrai Café Voltaire, nous avons réfléchi et argumenté. C’était une soirée très riche en informations et en réflexions.
Laurence