Actualité et animations, Robert Laffont, Weyrich

Armel Job à la librairie, le 27 mars 2012

Armeljob1.jpg

 

 

Nous étions une vingtaine pour écouter Armel Job nous parler de son métier d’écrivain et de son parcours littéraire que nous avons évoqué grâce à la réédition du livre « La malédiction de l’abbé Choiron » aux éditions Weyrich et de son nouveau roman « Loin des mosquées » édités chez Robert Laffont.

Armeljob3.jpg

 

Armel Job nous a expliqué qu’il créait ses personnages à partir de l’observation du monde et de son envie de réfléchir à des situations auxquelles on peut être confrontées. Comment peut-on réagir face à tel problème, quelles sont les possibilités qui s’offrent à chacun face à celui-ci.

 

armeljob5.jpg

Il nous a expliqué que pour « La malédiction de l’abbé Choiron », il avait voulu illustrer la période qu’il avait connue juste après la guerre dans les campagnes d’Ardenne. Il se souvient que ses grands-parents et ses parents parlaient wallon entre eux et avec les les clients de son père ou avec les voisins mais que lui et ses frères ne pouvaient absolument pas le parler.

 

Son désir était de faire un roman français utilisant les tournures de phrases ou les expressions wallonnes. En 1998, ce roman a tout de suite été accepté chez l’Harmattan car  l’éditeur était originaire du Nord de la France et avait une collection ouverte à ce genre de littérature. Mais les éditions Robert Laffont avait déjà remarqué sa plume grâce au roman « La Reine des Spagnes » et par la suite tous ses autres romans ont été édités chez Robert Laffont.

 

Je lui ai demandé s’il devait faire des concessions face aux lecteurs français mais il nous a répondu que ce n’était pas nécessaire, à part quelques mots qui permettent de mieux se faire comprendre de part et d’autre de la frontière, il n’a pas d’obligation de la part de Robert Laffont d’utiliser un français épuré de tout belgicisme.

 

Armeljob8.jpg

Armel Job nous a également expliqué qu’il travaillait tous les matins à ses romans et qu’il n’avait généralement pas d’idée préconçue sur la tournure de son roman.

 

Il part d’une idée générale avec quelques personnages et développe peu à peu son intrigue ainsi que le caractère des personnages.

 

C’est ainsi qu’il a fait pour son dernier roman « Loin des mosquées » dont certains personnages comme Yasemin n’avait pas du tout le rôle qu’il lui fait jouer finalement.

 

Armeljob10.jpg

Ce roman-ci est d’ailleurs pourvu de quatre narrateurs différents afin de multiplier les points de vue et de mieux faire avancer l’histoire. Il avait envie aussi de changer un peu puisque généralement il écrit des romans à la première personne.

 

Le sujet de ce roman dont nous vous avons déjà expliqué le sujet par ailleurs

 

http://librairieantigone.skynetblogs.be/archive/2012/03/08/aujourd-hui-c-est-la-journee-de-la-femme.html

 

http://librairieantigone.skynetblogs.be/archive/2012/02/15/deux-ouvrages-made-in-belgium-a-ne-pas-manquer1.html

 

lui a été inspiré, nous a-t-il dit, par un mariage turc qui avait eu lieu dans le réfectoire de l’école où il était directeur à une époque. Ce mariage était totalement arrangé avait-il appris par sa fille qui connaissait le marié. Ce fait l’avait marqué et il a voulu y réfléchir au travers d’un roman. Qu’est-ce qui pour pousse un jeune homme ayant réussi de brillantes études à suivre la tradition ancestrale d’épouser une femme qu’on ne connaît pas ? Comment réussit-on ce genre de mariage quand il n’y a pas d’amour alors qu’en occident où le mariage d’amour est de mise, les divorces sont légions ?

 

La condition des femmes est évidemment évoquée dans ce roman. Et là aussi l’auteur nous montre la complexité de la réflexion sur la liberté de la femme. En effet, les femmes peuvent se rebeller face aux dictats des hommes (ici d’origine turque) qui considère que la femme leur  est inférieure ou en tout cas qu’elle ne peut prendre son indépendance ou face aux dictats de notre société européenne où  pour être conformes à ce qu’on attend d’elles, elles doivent répondre à certains critères de beauté, d’efficacité et d’indépendance.

 

Ces réflexions sont distillées tout au long du roman grâce aux différents personnages et c’est ce qui en fait un bon roman. En effet, dénué de démonstrations ampoulées mais, avec un soupçon d’humour bienvenu, ce roman incite le lecteur à réfléchir tout au long de sa lecture

 Je vous le conseille vivement.

 

Laurence

 

2 réflexions au sujet de “Armel Job à la librairie, le 27 mars 2012”

  1. Ce devait être une rencontre très enrichissante. Les auteurs ont souvent une vision décalé, et les rencontrer ouvre les yeux sur certaines choses…
    Marie

    J’aime

Les commentaires sont fermés.