La mondialisation, tout le monde ne parle plus que de cela. Des dizaines de livres sortent sur ce sujet régulièrement mais un roman comme celui-ci, je crois qu’il faut le lire sans hésiter.
Pour résumer l’histoire, Isookanga est un pygmée qui, depuis sa brousse rêve de mondialisation, surtout depuis qu’une antenne de télécommunication a été installée non loin de son village et qu’il a pu s’emparer d’un ordinateur portable. Afin de profiter pleinement des promesses de son temps, le jeune homme rejoint Kinshasa où il va faire de nombreuses rencontres très positives pour son business et sa volonté d’entreprendre coûte que coûte. C’est l’occasion pour l’auteur de nous décrire la société congolaise et de nous expliquer les tenants et aboutissants de nombreux sujets sans nous perdre au détour d’un paragraphe : les enfants des rues, les chefs de guerre issus du génocide Rwandais, les casques bleus, les Chinois venus tirer profit des richesses du pays après les Européens.
Truffé de personnages haut en couleur, ce roman apporte une réflexion profonde sur cette société libérale qui ne considère plus l’humain que comme une marchandise, qui ne considère plus la planète que comme un réservoir de richesses à exploiter non pour le bien commun mais pour enrichir quelques uns. Cela a commencé en Europe qui a exporté cette pensée en Afrique en la colonisant et maintenant même la Chine s’y soumet par la force des choses.
Ce texte magnifique et écrit de manière admirable, nous donne à réfléchir sur notre futur, sur les vices et les compromissions du monde.
L’auteur, Jean Bofane, a déjà sorti chez Actes Sud, le roman « Mathématiques congolaises » que je n’ai pas pris le temps de lire et je vais réparer mon erreur rapidement.