Gallimard, Romans

La Grande Arche, Laurence Cossé, Gallimard

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Il existe à travers le monde une légende presque universelle, selon laquelle on ne peut pas construire un monument si un être humain n’est pas sacrifié. Sinon, le bâtiment s’écroule, et s’écroule toutes les fois qu’on essaye de le remonter. Pour conjurer cette malédiction, il faut emmurer quelqu’un vivant dans les fondations. On recense plus de sept cents versions de cette histoire. Celle de la Grande Arche de la Défense est la plus récente.

25 mai 1983. Le lauréat du concours international d’architecture Tête-Défense est dévoilé. Stupeur : il s’agit d’un parfait inconnu, Johann Otto von Spreckelsen. Un Danois, inconnu même de sa propre ambassade à Paris. A son actif : sa maison et quatre églises. La France croit a de la modestie, ce n’est que pure vérité. Ce malentendu entre Spreckelsen le Danois et les Français sera le premier d’une longue série.

Spreckelsen est un artiste, un esthète. Son monument, il entend bien qu’il soit conçu comme il l’a rêvé. Il n’accepte pas les impossibilités techniques qu’on lui notifie et ne comprend pas le fonctionnement français qui change constamment les règles du jeu au gré des luttes politiques. Désillusionné, désenchanté, Spreck verra son projet lui échapper, du moins le ressentira-t-il ainsi.

Laurence Cossé retrace la construction de cette arche et le destin tragique de son concepteur dans un roman-document passionnant, nourri des témoignages des intervenants de l’époque qu’elle a pu rencontrer. Un récit haletant, qui se dévore et laisse des traces.

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