Gallmeister, Littérature étrangère, Romans

Astra, Cedar Bowers, Gallmeister

Qui est Astra ? Observez la couverture, elle vous en offre déjà une idée : Astra, c’est une femme multiple, changeante, différente suivant le regard qui se porte sur elle, suivant le moment de vie où nous la découvrons. Car c’est ainsi que se déploie le roman, à travers divers points de vue et épisodes de l’existence d’Astra : de sa naissance – voire sa conception – à sa vieillesse, nous avançons, nous découvrons ce personnage étonnant, insupportable, attachant… Qu’elle subjugue ou qu’elle exaspère, qu’elle attire l’envie de protection ou la jalousie, Astra ne laisse personne indifférent. Enfant indésirée, orpheline de mère (morte en couches), « élevée » par son père, sur un coup de dé, dans une communauté utopiste, Astra pousse comme elle peut, grandit, se débat avec les traumatismes, les aléas, les rencontres bonnes ou mauvaises. Astra est singulière, Astra est universelle, Astra est un être humain qui tente de se trouver et de faire sa place.

J’ai trouvé ce roman très touchant et j’ai beaucoup aimé cette construction en fragments, ces scènes de vie que l’on prend en cours, que l’on quitte sans connaître tout à fait la suite, et l’évolution non seulement de ce personnage, Astra, mais aussi de ceux qui croisent sa route. Cedar Bowers nous montre à quel point nous sommes des êtres complexes : bien présomptueux sommes-nous de penser connaître ceux qui nous entourent. On sort de cette lecture avec l’envie de se montrer plus indulgents et bienveillants, envers nos amis, nos parents, nous-mêmes.

Nadège